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Les Nocturnes

20 novembre 2006

Ôd, Nous sommes tard dans la nuit ou peut-être

Ôd,

Nous sommes tard dans la nuit ou peut-être tôt dans le matin, et quelque chose de totalement fou est en train de se produire. Je m'explique : à l'instant où je me met à taper sur mon clavier pour commencer cette lettre, le batteur de led zeppelin entame un solo de batterie dans mes enceintes, et le son qui en résulte s'apparente assez bien au bruit des touches, c'est à dire un truc de vachement rapide, et écrire en écoutant ça est assez psychédélique.
Voila.
Sinon cette fois je crois que c'est sûr, cette nuit je ne dormirai pas, mais ce n'est pas bien grave. En effet tout à l'heure je me suis dis qu'en fin de compte, vu que je me suis levé à 19h ben quand il sera 9h du matin demain tout à l'heure, par exemple, pour moi ce sera comme si il était 21h, et ainsi de suite. C'est juste pour ma notion du temps que ca va faire chier par contre. Tu connais ça, toi, et tu survis bien. Bon alors j'arrête de culpabiliser, maintenant.

Hier soir, ou peut-être bien était-ce avant-hier soir, oui aprés mure réflexion c'était effectivement avant-hier soir, j'ai écris quelque chose. Sur une feuille volante, qui à présent est dans la poubelle. Ouais, quelque chose que j'ai jeté mais que je vais ressortir, que je vais te ressortir, ok ? Et que tu comprendras peut-être, puisque c'est pour toi, mais que je suis incomprehensible, penches-y toi, s'il te plait.

Parce que la nuit vient seulement de tomber, que tu es partie t'enrouler
Dans des millions d'ombres qu'on ne peut pas saisir mais que l'on voit bouger
Qui étranglent tes larmes et qui passent par tous tes couloirs
Quand elles te portent vers le rêve ou qu'elles te parlent dans le noir

Je me souviens de la couleur du sol et de regards levés
Quand des mots sourds prennent tes parôles et tu te mets à détester
En ces moments où je m'affole toi tu ne sais pas tomber
Et tes regrets s'isolent et tu sais les laisser,
Laisse les. Mais ne les empêche pas de te regarder.

Je sens qu'il y a des choses par dizaines et par centaines que je devrais dire, là, maintenant, que j'ai l'occasion de les sortir, mais je ne peux pas, je ne peux plus. Je suis devenue incapable de m'exprimer, tout ce qui me sort des tripes est décevant, et puis de toute façon mes tripes n'existent plus, mes mots se sont mis à sonner faux et la lumière s'est éteinte. Toi qui me parlais l'autre fois de ton reflet qui te cause dans le miroir, c'est à peu prés pareil. Le vrai et le faux qui se battent.
Ce que l'on se dit, et ce que l'on voit. Ce que l'on veut, et ce qu'il advient. Et comme la vie est imprevisible, combien on sait que n'arrivent les choses que lorsqu'on ne les attend pas, combien c'est foutrement destabilisant et comme on n'arrivera jamais à comprendre, et par dessus le marché, comment tout devient beaucoup plus agréable quand on ne cherche plus du tout à comprendre. Mais là il s'agit d'une histoire de court terme et de long terme.
Et puis parfois je me dis qu'il faudrait que je prenne une décision. Un belle, une grande, pour marquer la fin et le début de quelque chose de différent, avec promesse à l'appui. Mais je suis lasse de prendre la décision d'être heureuse, ça marche pas, les choses ne suivent pas.
Et puis tu sais, je dis ça, mais c'est parce que je suis dans cet état d'esprit dans l'instant, parce que je suis seule, parce que je viens de passer une nuit seule avec moi même, et que forcément au bout d'un moment les sujets de psychotage qui normalement n'auraient du tourner qu'une fois ou deux dans l'esprit m'ont tellement envahi les pensées que j'ai juste envie de les vomir. Mais mes propos ont ça de vrai qu'ils sont les plus profonds dans mon esprit. Ils savent se taire parfois. Quand le rire ou l'allégresse prennent mes yeux et qu'alors pendant quelques heures je crois. Mais quand le nuit descend il n'y a que le sommeil qui pourrait empêcher les longues heures de me narguer. Et le sommeil n'est pas toujours là.
Et le lendemain, lui est là, par contre. Et je me prend à penser que sans doute, certainement, il n'y a aucun doute à avoir, il pourrait être une belle solution, une belle décision. Et je me prend à être consolée par un seul de ses sourires. Et je me prend à constater que les choses suivent, cette fois. Mais alors l'angoisse intervient. L'angoisse et la perpetuelle question de vérité.

Je vais arrêter ok ? Je le promet, je vais arrêter.
Je vais arrêter et remonter la pente, et je te propose que nous la remontions ensembles.

Mon père va venir me reveiller dans un quart d'heure, dans deux heures et demi je suis au lycée.

Tahc.

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13 novembre 2006

Tahc, J'en ai marre des feuilles qui tombent on

Tahc,

J'en ai marre des feuilles qui tombent on dirait des pas. Il m'agace ce vent dans les cheveux roux des arbres on dirait des murmures.  La stance cosmique conspire. Tout est effectivement lié, c'est à la fois sensationnel et effrayant.

Ça me fait comme une sorte de sensation bizarre puis de toute façon je dors pas assez plus. Sans sommeil il n'y a ni jour ni nuit, mais plutôt un genre de truc irréel au delà du temps et de toute conception humainement définie. Tout se mélange. Le connu et l'inconnu. Le jamais vu et le déjà vu. Ça se déroule comme un film au ralenti sous speed. Ouais, c'est indéfinissable. Ou alors. Un deux trois j'sa... non, trop compromettant. Putain va falloir faire gaffe, Tâhc. Va falloir que je fasse gaffe. Putain j'ai jamais pu m'empêcher d'être flagrante mais en même temps, j'ai toujours constaté que la flagrance outrageuse c'était comme la lettre de Poe, le truc évident que personne ne remarque parce que l'évidence, ça saute jamais aux yeux. Ça tombe juste dessus, sans qu'on se soit rendu compte de l'avoir vue arriver puisque de toute façon, un truc qui saute aux yeux, on le voit pas arriver, alors que pourtant on s'en doutait, mais sans vraiment l'admettre, sauf qu'en même même temps, toutefois, quand même, en effet. Un peu comme l'existence qui est une révélation lumineuse et salvatrice. Ou l'amour. Un truc du genre. Quel prodige !

Quel prodige !
Quel prodige !
Quel prodige !

Cette assertion n'a vraiment pas de sens. Je crois que l'amour c'est comme un rapt, un enlèvement, un truc devant lequel on s'incline. C'est l'inclination irresistible. On abdique. On admet. Ok ok ok. On dépose ses armes. Eprise la pompe sanguine est prise. Plus libre, en dérangement. Aimantée. Comme l'aiguille d'une boussole. Sauf que ça fait perdre le nord.

Trop drôle.
Ah non en fait.

Dans tous les cas on se perd.

Ôd

12 novembre 2006

Ôd, J'ai fais des grosses et rondes ratures sur

Ôd,

J'ai fais des grosses et rondes ratures sur beaucoup de mots ce soir, j'ai failli pleurer deux fois et commence à me dire que ces heures blanches ne ressembleront bientôt plus à rien. Tout d'abord parce que ce jean m'est totalement inconfortable. Ensuite, parce que l'ennui, aprés s'en être pris à mes jambes, s'attaque à mon torse et s'approche dangereusement de la tête. Enfin, parce que l'amour.
En réalité, ces choses et bien d'autres ne sont pas du tout isolées. Elles font partie d'un tout, sont toutes reliées entre elles, par un fil qui doit être quelque chose comme un trait de caractère, ou un coeur qui bat beaucoup trop vite et fort, mais le fait est que.
L'amour. Je commence à croire que l'ayant ressenti de façon si violente à tellement de reprises, au final, je ne l'ai peut-être jamais connu. J'ai un don inimaginable pour me faire des idées. Je sais ô combien cette pensée revient à dire que l'émotivité qui guide en gros l'intégralité de mon existance est plus de l'imagination que de l'intuition. Et je sais que je ne pourrai jamais y croire, car sinon je serai perdue, car sinon je m'éteindrai.
Mais alors comment expliquer, Ôd, que ce soir la tranquille anémone nocturne ait pris le dessus sur celle qui gerbe ses oubliés ?
Tu sais, il y a des soirs où s'endormir ne sert à rien, où une chanson est tellement, tellement belle, où on se sent crade et où on a envie de faire quelque chose de concret, au lieu d'être en espèce de flottement entre la réalité et des images, entre de l'obscur et du coloré, entre le silence d'un passage entre deux titres et la façon dont on voudrait que la page de ce cahier s'arrache sous les coups de notre stylo, mais où on ne fait que de grosses et rondes ratures, parce qu'elles sont belles, chut, elles sont belles, et canalisées.
Je hais les canalisations et je tuerai le calme.
Ne plus rien attendre, de rien, de personne. C'est ainsi que cela fonctionne.

Tahc

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