Ôd, Nous sommes tard dans la nuit ou peut-être
Ôd,
Nous sommes tard dans la nuit ou peut-être tôt dans le matin, et quelque chose de totalement fou est en train de se produire. Je m'explique : à l'instant où je me met à taper sur mon clavier pour commencer cette lettre, le batteur de led zeppelin entame un solo de batterie dans mes enceintes, et le son qui en résulte s'apparente assez bien au bruit des touches, c'est à dire un truc de vachement rapide, et écrire en écoutant ça est assez psychédélique.
Voila.
Sinon cette fois je crois que c'est sûr, cette nuit je ne dormirai pas, mais ce n'est pas bien grave. En effet tout à l'heure je me suis dis qu'en fin de compte, vu que je me suis levé à 19h ben quand il sera 9h du matin demain tout à l'heure, par exemple, pour moi ce sera comme si il était 21h, et ainsi de suite. C'est juste pour ma notion du temps que ca va faire chier par contre. Tu connais ça, toi, et tu survis bien. Bon alors j'arrête de culpabiliser, maintenant.
Hier soir, ou peut-être bien était-ce avant-hier soir, oui aprés mure réflexion c'était effectivement avant-hier soir, j'ai écris quelque chose. Sur une feuille volante, qui à présent est dans la poubelle. Ouais, quelque chose que j'ai jeté mais que je vais ressortir, que je vais te ressortir, ok ? Et que tu comprendras peut-être, puisque c'est pour toi, mais que je suis incomprehensible, penches-y toi, s'il te plait.
Parce que la nuit vient seulement de tomber, que tu es partie t'enrouler
Dans des millions d'ombres qu'on ne peut pas saisir mais que l'on voit bouger
Qui étranglent tes larmes et qui passent par tous tes couloirs
Quand elles te portent vers le rêve ou qu'elles te parlent dans le noir
Je me souviens de la couleur du sol et de regards levés
Quand des mots sourds prennent tes parôles et tu te mets à détester
En ces moments où je m'affole toi tu ne sais pas tomber
Et tes regrets s'isolent et tu sais les laisser,
Laisse les. Mais ne les empêche pas de te regarder.
Je sens qu'il y a des choses par dizaines et par centaines que je devrais dire, là, maintenant, que j'ai l'occasion de les sortir, mais je ne peux pas, je ne peux plus. Je suis devenue incapable de m'exprimer, tout ce qui me sort des tripes est décevant, et puis de toute façon mes tripes n'existent plus, mes mots se sont mis à sonner faux et la lumière s'est éteinte. Toi qui me parlais l'autre fois de ton reflet qui te cause dans le miroir, c'est à peu prés pareil. Le vrai et le faux qui se battent.
Ce que l'on se dit, et ce que l'on voit. Ce que l'on veut, et ce qu'il advient. Et comme la vie est imprevisible, combien on sait que n'arrivent les choses que lorsqu'on ne les attend pas, combien c'est foutrement destabilisant et comme on n'arrivera jamais à comprendre, et par dessus le marché, comment tout devient beaucoup plus agréable quand on ne cherche plus du tout à comprendre. Mais là il s'agit d'une histoire de court terme et de long terme.
Et puis parfois je me dis qu'il faudrait que je prenne une décision. Un belle, une grande, pour marquer la fin et le début de quelque chose de différent, avec promesse à l'appui. Mais je suis lasse de prendre la décision d'être heureuse, ça marche pas, les choses ne suivent pas.
Et puis tu sais, je dis ça, mais c'est parce que je suis dans cet état d'esprit dans l'instant, parce que je suis seule, parce que je viens de passer une nuit seule avec moi même, et que forcément au bout d'un moment les sujets de psychotage qui normalement n'auraient du tourner qu'une fois ou deux dans l'esprit m'ont tellement envahi les pensées que j'ai juste envie de les vomir. Mais mes propos ont ça de vrai qu'ils sont les plus profonds dans mon esprit. Ils savent se taire parfois. Quand le rire ou l'allégresse prennent mes yeux et qu'alors pendant quelques heures je crois. Mais quand le nuit descend il n'y a que le sommeil qui pourrait empêcher les longues heures de me narguer. Et le sommeil n'est pas toujours là.
Et le lendemain, lui est là, par contre. Et je me prend à penser que sans doute, certainement, il n'y a aucun doute à avoir, il pourrait être une belle solution, une belle décision. Et je me prend à être consolée par un seul de ses sourires. Et je me prend à constater que les choses suivent, cette fois. Mais alors l'angoisse intervient. L'angoisse et la perpetuelle question de vérité.
Je vais arrêter ok ? Je le promet, je vais arrêter.
Je vais arrêter et remonter la pente, et je te propose que nous la remontions ensembles.
Mon père va venir me reveiller dans un quart d'heure, dans deux heures et demi je suis au lycée.
Tahc.